Adopter la prévoyance vieillesse aux exigences à venir

 En raison des développements démographiques, les bénéficiaires de rentes sont de plus en plus nombreux et, au vu de l’augmentation de l’espérance de vie, ces rentes sont versées de plus en plus longtemps. Cela soumet le financement de la prévoyance vieillesse à une pression importante. Quatre actifs sont aujourd’hui nécessaires afin de financer un rentier, alors qu’en 2040, il n’y en aura plus que deux. Le déficit financier de l’AVS et la redistribution du 2ème pilier s’aggrave chaque année un peu plus. La nécessité d’agir est incontestable.

La loi fédérale sur la réforme de la prévoyance vieillesse 2020 réforme parallèlement le 1er et le 2ème pilier, ce qui doit assurer la stabilité financière de la prévoyance vieillesse suisse tout en maintenant le niveau des rentes. Sans réforme, l’AVS enregistrerait chaque année un déficit supplémentaire ce qui engendrerait en 2030 une différence entre les recettes et les dépenses se montant à 7 milliards.

Après 20 ans sans réforme globale, la prévoyance vieillesse doit absolument être adaptée aux exigences futures. La réforme des rentes doit entrer en vigueur de manière échelonnée dès 2018. Le financement complémentaire de l’AI sera alors assuré par la TVA. Les 0,3% ainsi «libérés» pourront être utilisés pour le financement complémentaire de l’AVS. La TVA resterait ainsi à son niveau actuel, ce qui préserverait l’économie des frais de conversion. En 2021, la TVA sera augmentée à 8,3% au profit de la stabilisation de l’AVS.

La réforme des rentes est urgente. Elle permet de stabiliser l’activité sociale et d’assurer les rentes pour les rentières et rentiers actuels ainsi que pour les rentiers des générations futures. Bien que je ne sois pas moi-même satisfaite de tous les éléments de cette réforme, je vous recommande de dire oui à la réforme de la prévoyance vieillesse 2020 ainsi qu’à l’augmentation de la TVA nécessaire à son financement. L’assemblée des délégué-e-s du PEV Suisse a dit OUI à ces deux sujets par 82 voix contre 3.

Marianne Streiff, Conseillère nationale